Archives du tag ‘critique

 » Le Roi Lion 3D  » – 18 ans après, grand moment assuré ! (****)

mardi, avril 17th, 2012

Vous pouvez dire tout ce que vous voulez et en penser pas moins, oui je suis retourné voir « Le Roi Lion » et en 3D cette fois.
La grande histoire qu’est la vie a voulu qu’en 1994 ce soit le premier film que je sois aller voir au cinéma, oui le tout tout premier. 18 ans après, me revoilà !

On va pas faire genre ici qu’on a jamais entendu parler de ce dessin animé qui avait fait débouler pas moins de 10 millions de spectateurs lors de sa première sortie en salles voilà maintenant quelques années, tout l’intérêt de cette reprise, après l’énorme bonheur que de retrouver tous les personnages, c’est peut-être de le voir en 3D.

Alors que sur l’internet des tas d’articles de pro (ou pas d’ailleurs…) sont écrits pour l’occasion avec comme simple idée, celle de nous faire croire que c’est absolument ré-vo-lu-tionnaire que cette reprise et cette reconstruction autour de la 3ème dimension, qu’en est-il vraiment ?
A première vue, cela nous offrirait plutôt l’impression qu’on est dans le monde, à savoir plonger encore plus au cœur de l’histoire en intégrant le fait que le spectateur devient presque acteur.
Comprenez par là, que maintenant que vous connaissez forcément les mélodies, les personnages, vous n’êtes là que pour revivre de belles et puissantes émotions passées.
Du coup, oui la 3D aide le film et surtout les magnifiques couleurs qui avaient été jadis utilisées.

Cependant, si vous vous rappelez bien à l’époque, « Le Roi Lion » été déjà une prouesse de technologies et un dessin animé comme on avait rarement eu l’occasion d’en voir auparavant.
Cet état de fait opéré, la magie est donc toujours au rendez-vous c’est évident et si les personnages n’ont pas pris une ride, l’histoire non plus, nous sommes encore et toujours de grands enfants c’est évident.
3D ou non, le très célèbre « Hakuna Matata » de Timon et Pumba reste l’une des scènes les plus emblématiques que Disney a pu nous offrir, rien que pour ça, nous avons l’assurance de passer un excellent moment.

« Oslo, 31 août » – Summer Ending (****)

dimanche, avril 15th, 2012

C’est bien simple, je n’ai lu que du bien de « Oslo, 31 août » qui est en salles depuis presque deux mois déjà. Tant de bonnes critiques m’ont donc convaincu de me faire ma propre idée et je dois vous avouer que je n’ai pas été déçu de la ballade.

Je savais à peine à quoi m’attendre et pourtant, le personnage d’Anders, jeune, beau garçon, cheveux courts et air déprimé est une vraie révélation dans l’univers du cinéma européen. Je veux essentiellement parler de l’acteur, Anders Danielsen Lie, la révélation du film, apparaissant dans -je crois- toutes les scènes et portant le film tant par son calme et son air sombre, que par son histoire.
Toxicomane trentenaire, regardant la vie de ses potes d’avant évoluer (devenir parents, se caser…) il semble alors revenir à lui après une période assez trouble de plusieurs années malgré une cure en cours et une tentative de suicide avortée. Un malheureux et mal-aimé de la société parmi tant d’autres.

Pourtant, au travers d’une vie, de rencontres et d’une ville (Oslo) surtout, nous allons voir là se décomplexifier un puzzle d’une existance fragilisée.
Avec avant tout des dialogues extrêmement bien travaillés et une caméra d’une précision remarquable, rien des expressions du regard ou de la voix ne nous serons épargnées. La force du film réside avant tout dans l’apparence qu’elle décide de nous dévoiler.

Il faut comprendre par là que le personnage d’Anders est beaucoup aidé par la ville.
Oslo, excusez du peu, est assez magnifiquement retranscrite à l’écran et notamment pour ceux, qui comme moi, ne s’y sont jamais rendus.
Si tous les malheurs du monde semblent avoir atterris sur les maigres petites épaules de ce personnage, la caméra du réalisateur a absolument trouvé la technique de contourner la grosse déprime qui s’émane du film en nous filmant une ville sublime, verte, ensoleillée, conviviale et j’en passe.
Le vide d’une existence est donc comblée par la beauté et la force d’une ville. Le parallèle entre les deux pourrait paraître obsolète et pourtant, le malheur du personnage central semble aussi prendre racine par la beauté et la force de ce qui l’entoure au quotidien.

Il serait difficile de ne pas se sentir intéressé par l’histoire d’un homme ordinaire pris au piège d’une vie pas si évidente que cela, et pourtant, sans jamais tomber dans le pathos, on prend vraiment part et intérêt à découvrir cette existence là.
La fin de l’été sur une si belle ville, la fin d’une histoire et l’ouverture d’un nouveau chapitre pour une personne, des rencontres, des destins, des rêves mais aussi un passé, le film « Oslo, 31 août » touche à un point sensible en chacun de nous. C’est évident.

« My Week With Marilyn » – Monroe sous haute tension (**)

mercredi, avril 11th, 2012

A première vue, je ne connais pas grand chose de la vie de la plus belle femme du monde durant une époque bien révolue.
Je ne suis donc vraiment un cinéphile qui se respecte mais je me dois de m’intéresser à ce que le cinéma a pu nous offrir de meilleur voilà quelques années, décennies voire plus…

« My week with Marilyn » est l’un de ces films au concept original et pas trop casse-gueule qui s’intéresse à la vie d’une grande célébrité à un moment précis et non une longue biographie, tirée sur la longueur et sur le côté gnian-gnian de la personne, pendant de longues heures.
Non, vraiment, Marilyn aurait tout pour me plaire puisque nous allons passer seulement quelques semaines avec la star, lors d’un tournage d’un film et lors de sa rencontre avec un jeune assistant réalisateur, 3° du nom.

Le grand rôle du film n’est pas tellement Marilyn en fait, mais le regard qui est porté sur l’actrice et la star par le jeune assistant joué par le très beau Eddie Radmayne qui est vraiment très bon dans ce film.
Ce jeune assistant est donc le pilier (jeu de mots car, l’acteur est connu pour jouer dans « Les Piliers de la Terre »…) du film car c’est grâce à sa présence et son importance auprès de la star, que nous allons découvrir la face cachée de Monroe…

J’avoue, tout cela pourrait donner envie… Mais le film n’aura hélas que la décevante idée de pas trop décoller de cette base assez solide pour son histoire et évitera vraiment d’être trop dur avec la star.
Certes, vous me direz que l’on met bien en avant le fait que la Monroe est une alcoolo, droguée et qui n’a pas vraiment le talent aussi évident qu’on pouvait croire… Mais là ou le film ne fait que survoler le personnage, c’est qu’au fond, on apprend rien.
On nous impose là, une histoire d’amour hélas trop aseptisée, l’actrice, Michelle Williams a beau être d’une beauté dévastatrice, elle n’arrive pas totalement à habiter le personnage.
C’est bien simple, je n’ai jamais vraiment cru voir la femme que je connaissais à peine, ou alors via des images, des symboles ou des mythes.

Je suis déçu car j’en attendais beaucoup.
Le film a un début et une fin et entre temps tout est prévisible.
Si l’on peut évidemment dire que les seconds rôles comme Kenneth Branagh ou Judi Dench sont assez réussis et intéressants, on est loin de fantasmer, de rêver ou de se cultiver autour de ce personnage.

Il y a du bon (la réalisation est réussie, soyons franc) mais aussi du moins bon (l’ensemble est assez poussif) ce qui nous offre un mélange pas formidable. Dommage.

« 38 Témoins » pour 37 menteurs (***)

samedi, mars 31st, 2012

Je ne sais pas trop pourquoi, mais il semble bien que Le Havre, oui,la ville, est en train de devenir la ville du cinéma français par excellence.
Après « Le Havre » de Aki Kaurismaki, « Tournée » de Amalric il y a deux ans ou même « Belle épine » avec Léa Seydoux la même année, Le Havre va vite gagner des points par rapport à d’autres villes françaises en terme de visibilité cinématographique..

Peut être que « 38 Témoins » réalisé par Lucas Belvaux, aurait tendance à ne pas vraiment nous donner envie d’aller séjourner là-bas.
L’ambiance de ce sombre film est assez pesante puisqu’il s’agit de faire l’enquête sur la mort brutale d’une jeune étudiante de 20 ans, dans les rues du Havre, alors que 37 personnes affirment n’avoir rien entendu et qu’une autre, Yvan Attal, déclare le contraire.
Ajoutez le regard d’une journaliste à l’enquête policière, un couple à la dérive et une société qui ne pense qu’à se regarder le nombril. Vous obtiendrez un film assez dur.

N’allait pas croire que Le Havre n’est qu’un prétexte au film. C’est beaucoup plus dur que cela. Entre chaque séquence ou presque, et dès le début du film, la ville portuaire y est filmée.
Magnifiquement grise, jamais trop ensoleillée, on ne nous envoie pas là une carte postale, mais plutôt le reflet d’une ville qui est à l’image des 38 témoins qui n’ont rien fait pour sauver la vie de la jeune étudiante.

Tout y est habilement travaillé.
Les personnages ne sont pas très nombreux : Sophie Quinton et Yvan Attal dans le rôle du couple à la dérive. Un flic et une journaliste aussi (Nicole Garcia), quelques voisins et vous obtenez le tout. C’est à la fois très sommaire mais humainement intéressant. Les scènes sont volontairement assez longues pour que l’on puisse en apprendre assez sur ceux qui font ce film.
Sans jamais tomber dans le voyeurisme et préférant les silences, on nous dresse là, un tableau assez violent et sans concession d’une humanité qui ne prête pas attention à l’autre mais qui a tous les remords du monde sur ses épaules après.
Une belle leçon.